Problèmes de thyroïde : un fléau

 

Je suis attristée ces derniers temps de lire tant de personnes, pseudo pro de la thyroïde ou se donnant l’étiquette de mieux savoir que les autres, qui discréditent la souffrance des malades, de ceux qui ont envie de crier leur douleur. 

Alors oui, quand on découvre cette maladie, on a besoin de savoir ! 

Combien de personnes avaient connaissance de l’existence de de cette petite glande avant de ressentir les effets indésirables ? Combien de médecins en avaient parlé auparavant lors d’une grossesse ou d’un drame familial ?

Pire, lorsque vous l’annoncez à vos proches, ces derniers ouvrent de grands yeux en se demandant de quoi vous parlez.

Qui sait parmi le commun des mortels que la thyroïde est une petite glande située dans le bas du cou, invisible, derrière le larynx, qu’elle est d’une extrême importance, car elle fait partie du système endocrinien, que c’est elle qui fabrique la thyroxine et la triiodothyronine et qui participe à la croissance et au développement mental, aidant aussi à réguler le métabolisme.

Combien de vos amis le savent ? Est-ce que votre conjoint l’a compris ? Et votre patron ? 

Et pourtant, il faut savoir que dans notre pays, les problèmes de thyroïde sont nombreux et 
touchent presque 5% de la population. 

Alors pourquoi lorsque vous avez le moindre petit symptôme votre médecin ne va pas chercher spontanément à éloigner un problème de thyroïde ?

Parce que les troubles sont nombreux ! Trop nombreux et surtout totalement différents selon les personnes. 


Les symptômes sont tellement importants qu’il faudrait deux pages pour les énumérer.
Un malade en hypothyroïdie verra les expressions de son visage altérées, sa voix sera rauque, l’élocution lente, les paupières tombantes et les yeux et le visage ont tendance à être gonflés, sous les yeux également, parfois sous un seul œil. La peau plus épaisse également. Parfois, il suffirait qu’un médecin regarde bien sa patiente pour constater l’apparition d’une hypothyroïdie.
Le ralentissement des hormones thyroïdiennes vont provoquer le ralentissement de tout l’organisme, des symptômes sournois, qui souvent ne sont pas pris au sérieux.
Tellement courants dans d’autres pathologies, comme le changement d’humeur assimilé à une dépression qui pourrait être soignée avec une détection rapide d’une hypothyroïdie. 
On veillera particulièrement à la qualité des cheveux qui seront secs, cassants, sans forme, à la peau sèche, épaisse, rugueuse. On remarquera les cornes aux pieds qui vont s’épaissir, aux ongles cassants, la queue des sourcils qui aura tendance à disparaître.
En plus de ces symptômes physiques, on trouvera la fatigue qui ne cessera de grandir. À cela va s’ajouter des désagréments comme la prise de poids que rien ne peut stopper.
Cette prise de poids peut se révéler un véritable handicap. À cela s’ajouteront la constipation, voire des problèmes digestifs, des gaz, des crampes musculaires, une sensation perpétuelle de froid. L’impression d’être toujours gelée.
Des désagréments handicapants comme le syndrome du canal carpien provoque des douleurs atroces aux mains, souvent malheureusement irréversibles même une fois stabilisé.
L’hypothyroïdie va également provoquer des confusions mentales, des oublis, pouvant être confondus avec des maladies de la mémoire et terrorisant le malade déjà affaibli. Ce dernier point se retrouvera à la moindre variation de retour en hypothyroïdie.
Le lien avec le cycle menstruel également est à souligner. Des règles hémorragiques, douloureuses, irrégulières, des problèmes pour concevoir un enfant.

Théoriquement, en hyperthyroïdie, tous ces symptômes seront inversés, et pourtant ce n’est pas toujours le cas. 


Vivre avec un dysfonctionnement thyroïdien est rarement pris au sérieux par les proches, et par beaucoup de médecins. Le malade a pourtant besoin d’être écouté, de savoir qu’on l’entend, que sa souffrance n’est pas dénigrée.
C’est difficile d’être malade, c’est également difficile pour l’entourage de vivre avec une personne avec une maladie thyroïdienne, en particulier si l’entourage ne connaît pas la maladie, il ne va pas comprendre pourquoi cette fatigue, ces changements d’humeur, ce changement alimentaire. 
Beaucoup de proches se plaignent en particulier des malades en hyperthyroïdie, qui peuvent être agressifs, sur la défensive, voire paranoïaques. 

Comprendre l’autre, l’écouter, permettrait vraiment au malade de surmonter bien mieux sa maladie. Un malade n’a pas besoin de critiques, de regards négatifs. 

Et quoiqu’en disent certains, un dysfonctionnement thyroïdien est un vrai fléau qui emporte tout sur son passage. Les compléments alimentaires, les régimes miracles ne guérissent pas plus que les rebouteux du Moyen Âge. Ils peuvent aider, mais ne guérissent pas. 

Un vrai dysfonctionnement thyroïdien comme la maladie d’Hashimoto est malheureusement à vie.

Certains veulent faire croire le contraire donnant de faux espoirs, mais la maladie se met alors simplement en sommeil. 

Alors laissez votre souffrance sortir, laissez votre colère s’exprimer, vous en avez le droit !


Ensemble, les Papillons 🦋









Commentaires

Elisabeth leroy a dit…
Je viens de prêter ton livre ELLE S'APPELAIT SIMONE, à une jeune dame, cet après midi. Car elle n'avait pas trouvé à la Médiathèque de livres qui parlent de la maladie de ta maman. Bonne soirée, bises.

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