Tristesse, humeur et thyroïde

Retour de vacances, reprise du travail, manque de soleil, tout peut jouer …

« Quel caractère depuis que tu es malade ! », «  Arrête ! Tu es agressive pour un rien ! »,

Quand ce ne sont pas ces épisodes de déprime … La thyroïde est l’hormone de l’humeur, qui tel un chef d’orchestre, met l’organisme à rude épreuve si un grain de sable vient se mettre sur le chemin. Comme dans toute pathologie, le moral va se retrouver sérieusement impacter, voire plus, vu la spécifié de cette glande.

Seulement, trop de personnes, trop de soignants sont convaincus que cette maladie de femme est purement psychologique. 

Quel malade n’a pas entendu au moins une fois cette phrase : « Cette femme exagère, tout est dans la tête ! ». Face à ces mots, on n’a qu’une envie, donner un grand coup dans la table bien fort  et hurler : NON ! CE N’EST PAS DANS LA TÊTE ! Un dysfonctionnement thyroïdien peut s’avérer pour certains malades une VRAIE souffrance qui doit être prise au sérieux. Ce n’est pas qu’une maladie de femme, il y a également des enfants, des hommes. Ce n’est pas non plus une maladie anodine, « du pipi de chat » comme m’a dit un jour un remplaçant. Non, ce n’est pas quelque chose de drôle, non ce n’est pas quelque chose de facile à vivre, et il serait bon que les médecins gardent en terre ce qu’étaient les soucis de thyroïde « dans le passé » avec le cas des crétins des Alpes.


Il y  a quelques années, je suis tombée sur un article scientifique récent qui disait que les causes des troubles anxieux étaient multiples et que des chercheurs avaient mis en évidence que l’inflammation de la thyroïde pourrait être impliquée dans le développement de l’anxiété. (Des résultats présentés lors du dernier Congrès de la Société Européenne d’Endocrinologie. » ) J’ai envie de dire «  enfin ! Enfin, on s’intéresse au lien entre un dysfonctionnement thyroïdien et les crises d’angoisse.  Enfin, on prend en considération le malade dans sa globalité et non des petits bouts. Enfin, on ne pose pas juste une étiquette «  folle » ou « dépressive ».

Il est important de noter que cette recherche montre que cette anxiété pourrait arriver même si la tsh est dans la norme, ce qui n’exclurait en rien l’inflammation. On retrouve cette possibilité dans les maladies auto-immunes de la thyroïde stabilisées ou simplement qui n’ont pas impactées la tsh. Faut-il rappeler que pour Hashimoto, par exemple, c’est l’inflammatoire qui va détruire la thyroïde qui est à prendre en compte, et vu qu’il y a destruction, le malade se retrouvera nécessairement un jour en hypothyroïdie, d’où l’appellation de maladie hypothyroïdie Hashimoto.

Autre point à noter, dans sa globalité, 35% des français souffrent de troubles anxieux, mais on ne fera en France le lien avec la thyroïde que dans 12% des cas. Pour les autres, les anxiolytiques ou les antidépresseurs seront privilégiés.

Les patients atteints de thyroïdite auto-immune sont 3,5 fois plus susceptibles de souffrir de dépression, 2,3 fois plus susceptibles de souffrir d’anxiété. Au global, les patients atteints thyroïdite auto-immune représenteraient plus de 40% de tous les cas de dépression et 30% de tous les cas d’anxiété.

Ne pas négliger l’impact de cette fichue thyroïde sur l’humeur et l’angoisse. Un changement brutal devrait faire penser à un dérèglement, une thyroïdite même ponctuelle. Un sommeil perturbé, oui, ce peut-être la thyroïde. Un sentiment d’énervement, oui cela peut-être la thyroïde. Une légère paranoïa, oui, ce peut-être la thyroïde.

Rien n’est plus compliqué qu’une thyroïde qui débloque, rien n’est plus dur à stabiliser, voire à soigner, d’où la solution de facilité : envoyer le malade chez un psychiatre ou un psychologue, lui donner des médicaments, qui ne seront qu’un pansement.

L’anxiété est un sentiment qui peut générer une énorme souffrance autant au malade qu’à son entourage. On sait par exemple que lors de la maladie de Basedow, la personne peut ressentir des crises d’anxiété aiguës parfois difficiles à contrôler.

Après, une note qui peut rassurer. Lorsque l’on est bien stabilisé, les crises d’angoisse vont petit à petit disparaître même si elles peuvent pointer leur nez par vagues en cas de thyroïdite. Il faut également avoir conscience qu’en début de maladie, on ne sait pas où on va, on ne comprend pas pourquoi cela nous arrive et cela génère beaucoup d’anxiété. On peut également être anxieux parce que le traitement n’est pas miraculeux ! On voudrait que l’hormone de substitution soit à effet immédiat, comme un antibiotique et on découvre qu’il va falot tâtonner. Anxiété parce que les proches, les médecins, les collègues ne comprennent pas. Anxiété parce que l’on n’est pas pris au sérieux, parce que l’on croise trop de regard ironique.

Avec le temps, on ne s’attache plus autant à ce que pensent les autres, et les crises d’anxiété peuvent baisser voire disparaître.

Quel dommage donc que personne ne s’y intéresse dès les premiers symptômes ?

Dans tous les cas, ne jamais culpabiliser si vous avez besoin d’un anxiolytique ( préférable à un AD) et surtout prendre la dose la plus faible possible ( même 1/4 de comprimés peut aider sans donner une addiction), et puis même si vous devez vous sécuriser avec 1/8 de comprimés, faites-le sans honte. L’important est de pouvoir continuer à vivre le plus positivement possible.


Courage les papillons !


Et continuez à soutenir notre combat pour la reconnaissance des maladies thyroïdiennes bien mis à mal avec cette instabilité ministérielle.



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