Tout sur les analyses thyroïdiennes
J’aimerais un jour ne plus avoir de mots pour écrire sur ces dysfonctionnements parce que le traitement miracle aura vu le jour, mais c’est un rêve. La glande thyroïde est tellement complexe qu’il y a peu de chances pour que cela arrive un jour. Souhaiter être mieux soigner serait déjà un début. Éviter également les raccourcis trop faciles, également.
On lit beaucoup trop d’affirmations sur les réseaux sociaux, des certitudes, qui ne sont en fait que des expériences personnelles que chacun voudrait vendre comme vérités vraies, sans chercher plus loin. Il est important de ne jamais oublier que ces dysfonctionnements sont complexes et que chaque malade est différent, aura des ressentis différents, et vivra sa maladie selon ses propres ressentis.
Mon rôle dans tout cela est d’apporter simplement des informations, vérifiées scientifiquement dans des rapports pas nécessairement français, car on sait que notre beau pays est bien en retard dans la recherche thyroïdienne.
Les analyses thyroïdiennes sont importantes, c’est vrai. Les médecins ont souvent le réflexe premier de faire un bilan sanguin avec la mesure de la tsh.
Il est recommandé d’effectuer le prélèvement le matin (il n’est pas obligatoire d’être à jeun avant le prélèvement) car le taux de la TSH varie dans la journée (il peut augmenter l’après-midi, mieux vaut donc toujours doser la TSH le matin.)
Cette dernière, la tsh, est l’hormone thyréostimulante, sécrétée par l’hypophyse. Cette analyse permet de constater le bon fonctionnement de la thyroïde, une tsh trop élevée montrant une hypothyroïdie, une tsh trop basse, une hyperthyroïdie. Seulement voilà, certaines personnes ne vont pas bien, ont plein de symptômes, et au final, ont une tsh « normale ». Il est donc important de ne pas laisser la malade partir en lui disant :
« Tout va bien ! »
Car tout ne va pas bien. Il faut donc pousser les examens sanguins, faire une recherche des T4 et T3 qui peuvent également ne pas être interprétables.
Il faut alors chercher plus loin, à savoir les anticorps antithyroïdiens.
« Les anticorps antithyroperoxydase (anti-TPO), les anticorps anti-thyroglobuline (anti-Tg) et les anticorps anti-récepteur de la TSH (anti-TSHr) sont retrouvés dans le sang au cours de diverses maladies thyroïdiennes auto-immunes (hypothyroïdie/myxœdème primitif, maladie de Basedow, thyroïdite de Hashimoto,…) dont ils contribuent au diagnostic et au suivi.
Toute augmentation des anticorps anti-TPO (et/ou anti-Tg) dans le sang, associée à une anomalie thyroïdienne biologique ou clinique, est en faveur d’une maladie auto-immune de la thyroïde. La présence de ces auto-anticorps dans le sang, surtout lorsque leur taux est élevé, contribue donc essentiellement au diagnostic de ces maladies. Ils en permettent aussi le suivi.
Les anticorps anti-Tg sont également dosés chez les patients atteints de cancer de la thyroïde différencié, car ils peuvent gêner l’interprétation des dosages de thyroglobuline, et dans ce cas, devenir un marqueur de suivi de l’évolution du cancer.
Les anticorps anti-TSHr confortent le diagnostic de maladie de Basedow et sont utiles au suivi des patients atteints par cette maladie après traitement médical, radio-isotopique ou chirurgical de ces maladies. Ils peuvent aussi être demandés chez une femme enceinte qui présente une maladie auto-immune de la thyroïde, pour évaluer le risque d’une éventuelle maladie du même type chez le nouveau-né. »
Une fois diagnostiqué, il faut veiller aux autres marqueurs des analyses à savoir le fer.
Il faut savoir que le fer est extrêmement important pour le bon fonctionnement de la thyroïde.
Le fer est nécessaire à la production des hormones thyroïdiennes T4 et T3 dans la glande thyroïde
Le fer est nécessaire à la conversion de la T4 en T3 (forme plus active)
Le fer est nécessaire à l’utilisation de la T3 à l’intérieur de la cellule.
Même si la TSH, la T4 libre et la T3 libre semblent toutes normales, des réserves de fer basses altéreront l’utilisation de l’hormone thyroïdienne dans la cellule au niveau du récepteur, pouvant expliquer pourquoi vos chiffres sont normaux mais que vous ne vous sentez toujours pas bien.
De faibles taux de ferritine peuvent augmenter les taux de TSH, ce qui fait croire à une hypothyroïdie, mais il ne s’agit en réalité que de faibles taux de fer.
Les hormones thyroïdiennes sont indispensables au bon fonctionnement du foie. Par conséquent, votre santé hépatique doit également être vérifiée. Trop peu d’hormones thyroïdiennes peut faire baisser les taux de ferritine et trop d’hormones thyroïdiennes augmente les taux de ferritine parfois au-dessus de la normale.
Il est donc extrêmement fréquent ( et peu de médecins en parlent) que lorsque vous êtes dans votre zone de confort autour de 1 avec Hashimoto, votre ferritine se trouve entre 150 et 200. Beaucoup de malades paniquent. Il n’y a pas de raison.
C’est « normal ».
De même, certaines analyses sont à prendre en compte, dont la glycémie. Une maladie auto-immune en entraîne généralement une autre. Le diabète de type 1 (DT1) est une maladie où le système immunitaire s’attaque à ses propres cellules (en l’occurrence les cellules du pancréas qui fabriquent l’insuline), et produit des anticorps. un certain nombre de malades atteints de la maladie d’Hashimoto peuvent donc voir apparaître un problème avec leur glycémie. Il est donc bon de faire vérifier une fois par an sa glycémie.
Le cholestérol est également à surveiller sachant que l’hypothyroïdie favorise la survenue de l'augmentation du cholestérol dans le sang, en particulier une élévation du LDL.
Il est donc très important de bien faire des analyses sanguines complètes, car la TSH seule n’est pas l’unique moyen de détection d’un dysfonctionnement thyroïdien.
Bon courage à tous les papillons 🦋
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