Thyroïde et les kilos

 Le printemps arrive et les salades pointent à l’horizon. Une chance pour nos kilos, mais pas si simple pourtant. On sait tous qu’en hiver, les kilos s’entassent, des vestiges d’une époque lointaine où on faisait « du gras » pour supporter le froid. Et même si nos hivers ne sont plus aussi froids, la mémoire des corps se souvient. Résultat, à la fin de l’hiver, on se retrouve avec trois bons kilos en plus surtout en hypothyroïdie.

Seulement, nous ne sommes pas égaux face aux kilos et la maladie. Certaines personnes ont des antécédents génétiques qui poussent au surpoids. Cela rajoute de la difficulté. 

Trop de kilos ne sont pas nécessairement juste une question esthétique. Trop de kilos poussent également à des possibles soucis cardiovasculaires pouvant être graves, de l’hypertension, des douleurs osseuses, sans parler du plongeon possible vers de graves dépressions.

Une prise de poids trop rapide devrait pourtant conduire à un problème de thyroïde souvent hypothyroïdie, une perte de poids trop rapidement sera plus certainement l’inverse, une hyperthyroïdie, même si des personnes vont présenter l’inverse. De même, une prise de poids soudaine associée à un taux de cholestérol  et une hypertension qui montent brutalement devrait faire penser à une hausse de la tsh. 

On comprendra vite que ces prises de poids rapides doivent être prises au sérieux. Le problème est qu’en cas d’hypothyroïdie, la production d’hormones thyroïdiennes est sérieusement ralentie, mettant l’organisme en souffrance. Plus le corps se ralentit, plus le corps va se trouver incapable de dépenser de l’énergie et donc va stocker. Les kilos vont s’entasser. Et malheureusement, aux kilos vont s’ajouter la fatigue et la rétention d’eau. 

Le drame est que ce ne sont souvent pas juste un ou deux petits kilos disgracieux, mais des kilos à la pelle. 

Combattre le poids est une chose, mais il faut également combattre le regard des autres, les remarques et l’acceptation d’avoir une thyroïde qui débloque. Cela fait beaucoup pour une seule et même personne ! Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que maigrir en hypothyroïdie est extrêmement difficile. Certains vous laisseront croire que c’est simple, que vous grossissez parce que vous vous goinfrez, il n’en est rien. Ne vous laissez pas plonger dans le négativisme par ceux qui ne comprennent pas, ceux qui ne veulent pas comprendre. 

La plupart des régimes sont inefficaces lorsque la thyroïde n’est pas soignée. C’est une réalité. Il faut d’abord une vraie stabilisation, qui n’est pas nécessairement dans une norme, mais qui est dans la zone de confort du malade. C’est seulement lorsque la personne aura un fonctionnement thyroïdien redevenu normal, que l’on peut tenter de s’attaquer aux kilos.

Maigrir est un combat qu’il faut prendre en étant psychologiquement prêt. On ne débute pas un régime sur un coup de tête, on y réfléchit. Il faut savoir que cette perte de poids sera plus difficile avec une maladie auto-immune qu’avec un dysfonctionnement ponctuel. Tout comme une personne jeune arrivera à perdre du poids relativement facilement, alors que passer 50 ans, particulièrement en pleine ménopause, les kilos sembleront être doubles. 

Dans ces cas, un régime privatif ne donnera que de faibles résultats et surtout créera de nombreuses frustrations. 

Que faire alors, allez-vous me dire ? 

Plutôt que d’être obsédé par des régimes basse calories, restrictifs qui affament. 

se mettre en mode « brûler les calories » est une première option. 

Cela ne veut pas dire s’inscrire dans un club de fitness et y aller à fond, ce qui serait également une claque pour la thyroïde, mais simplement « bouger » tout en gardant  une alimentation saine et équilibrée. En général, on arrive ainsi en quelques mois à perdre quelques kilos, à condition de ne pas faire ce régime lorsque l’on présente une hypothyroïdie. 

Dans tous les cas, je conseille  la marche quotidienne qui aide à réduire les  kilos emmagasinés l’hiver, en s’imposant un minimum de 10 000 pas actifs par jour. Outre une amélioration du poids, on verra une action positive sur l’hypertension et sur la réduction des maladies cardiovasculaires. 

Il est important de se dire que l’on ne peut maigrir en claquant des doigts ni en quelques jours. Il faut impérativement éviter de se jeter sur tous les régimes que vont vanter certaines personnes qui pensent tout savoir parce que cela a marché sur eux . Certains peuvent même être extrêmement dangereux en hypothyroïdie ou avec Hashimoto.

Ne pas se décourager ! 

Doucement, en se projetant sur plusieurs mois, on va doucement supprimer les graisses, limiter la viande rouge, le sucre. Les faux régimes sont ceux qui préconisent une perte de poids rapide qui est contre indiqué avec un dysfonctionnement thyroïdien.

Dans tous les cas, il faut impérativement éviter le stress qui peut faire prendre du poids ou ralentir un régime. 

Et surtout mangez de tout ! Avec modération … Il faut sortir des idées fausses qui nuisent à une perte de poids. Non les pâtes ne font pas grossir à condition de ne pas les parsemer de gruyère ou de beurre ( un coulis maison de sauce tomate est préférable), non les pommes de terre ne font pas grossir si elles sont à l’eau. Oui, il faut limiter la viande rouge.

Privilégiez les poissons gras comme le thon ou les sardines. Évitez les gâteaux bien caloriques, mais ne vous privez pas totalement. Une fois par semaine est bon pour le moral !

Je ne polémiquerai pas sur le sans gluten qui ne convient pas à tous. Perso, zéro kilo. Par contre un équilibre alimentaire m’a permis de perdre 7 kg en six mois, doucement mais durablement.

Dans tous les cas, il faut le dire et le redire, ce n’est pas facile de vivre avec une maladie qui change votre façon de vous voir, la façon dont les autres vont vous percevoir, ce n’est pas facile de perdre du poids même si on le veut vraiment, mais il faut vous accrocher, amis papillon !

Courage à tous ! Et continuez à soutenir notre combat en lisant, commentant, diffusant ce livre.

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