Vivre avec un problème de thyroïde

 

Vivre avec un dysfonctionnement de la thyroïde, cela change une vie. Il faut le vivre pour le comprendre. Il faut le dire pour que ce soit compris, entendu. 

Qu’étiez- vous, vous malade de la thyroïde, avant ?

Avant, car il y eu un avant, elle était dynamique, toujours partante pour un jogging, pour une partie de tennis, pour une ballade de plusieurs heures, pour des soirées interminables. C’était avant ! Aujourd’hui, elle choisit avec réflexion ses sorties, préférant des promenades dans la nature ou en bord de mer, à pied ou à vélo. Elle ne se disperse plus. 

Avant ces problèmes de thyroïde, elle était une pile électrique, enchaînant mille choses à la fois, dormant peu, épuisant presque son entourage. Aujourd’hui, elle savoure chaque minute, découvrant de nouveau le plaisir d’une sieste d’abord par obligation puis juste pour le plaisir de récupérer ou de se poser en lisant. Plus de brassage de vent vent autant en actes qu’en paroles.

Avant, elle était une gourmande, se goinfrant de glaces, chantilly, et aliments bien gras. Aujourd’hui, elle n’a plus d’autres choix que de supprimer les laitages, de limiter les mets pouvant dérégler son organisme. 

Cela veut-il dire pour autant que ces malades doivent cesser de vivre ? Doit-on cesser d’être gourmand ?

Faire attention ne veut pas dire se priver. Le plaisir sous toutes ses formes reste l’élément clé d’un bon équilibre. Il est donc important de prendre soin de son corps sans devenir obsessionnel. Éviter les aliments trop sucrés, trop gras.

Avez-vous également remarqué que les malades de la thyroïde supportaient sans ciller avant toutes les critiques, les réflexions malveillantes même si elles étaient injustes. 

Une fois qu’Hashimoto ou un autre dysfonctionnement a frappé, il reste des traces indélébiles. Le malade devient plus sensible, s’autorise le droit de pleurer devant une scène triste, face à un souvenir qui blesse encore. Cette sensibilité extrême oblige à se protéger des personnes négatives. S’éloigner des conflits est important quitte à faire des tris réguliers dans les relations. Même si cela laisse de marbre les médecins, le stress, les angoisses sont à proscrire.

Beaucoup de malades de la thyroïde découvrent leur maladie suite à un deuil, une agression physique ou psychologique, un divorce, une trahison. La malade renonce à tout un temps, s’isole, n’a plus confiance en elle. Cette maladie touche la thyroïde, la glande des émotions, des sentiments. Elle atteint en profondeur. Elle incite au doute. 

Lorsque le malade est diagnostiqué, un traitement lui sera proposé ou une ablation selon la pathologie. Seulement ce ne sera que le début de la maladie. Il va y avoir comme dans un deuil la phase de l’acceptation. Puis celle de la stabilisation, parfois longue très longue. 

Vivre avec un dysfonctionnement thyroïdien, c’est accepter le changement, inéluctable. 

Avant, le malade était différent. Avant, il pouvait abattre un travail de titan. Aujourd’hui, avec cette maladie, le malade est ralenti. Il n’est plus ce qu’il était et c’est une terrible souffrance. 

Pourtant, on peut vivre avec Hashimoto, tout comme avec Basedow , ou un cancer de la thyroïde. Seulement personne ne sait ce que fait votre thyroïde à l’intérieur de vous. On oublie souvent que vous êtes malade. Au final, c’est bien. Faites simplement comprendre à ceux qui se posent des questions comment et pourquoi vous avez changé. C’est important de mettre vos propres mots sur vos maux. Que vous soyez atteinte de cette maladie ou d’une autre similaire, invisible, vous serez transformé de l’intérieur, n’ayez pas peur de le dire. Vous en avez  le droit d’être différent mais surtout de restez vivants !

Et n’oubliez pas, ensemble nous serons plus forts. 

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