La souffrance humaine

 Qu’il est difficile de trouver les mots face à la douleur humaine. Cette personne qui s’écroule face à vous les larmes dans les yeux, cet autre qui s’accroche désespérément à un espoir, à un mot lui permettant de sortir du trou. Je ne parle pas, vous l’avez compris, de la douleur physique, celle qui fait mal, celle qui vrille le cerveau, mais de cette douleur que l’on ne voit pas, qui existe, mais qu’on ne voit pas, qui explose tout d’un coup, un peu comme si le trop plein devait déborder. Cette souffrance que l’on entrevoit dans le regard de l’autre, on ne peut y rester insensible. Cette souffrance palpable. Seule une personne emphatique peut être touchée, peut comprendre. Cette overdose d’émotions, souvent bien négatives car la souffrance n’est jamais positive, que l’on va recevoir, peut amener la personne emphatique à sombrer à son tour dans une réelle souffrance personnelle. 

Prendre la souffrance d’un tiers n’est jamais anodin. Il faut savoir se protéger pour ne pas faire de ce merveilleux don d’écoute une violence envers soi-même. Écoutons la souffrance des autres, mais ne nous sentons pas obligé de la prendre dans notre sac à dos. Chacun doit se décharger seul de ses pierres.