Quand l’anxiété joue sur la thyroïde …

 


Tellement facile de mettre simplement une étiquette sur le front d’un malade angoissé, comme si son problème était simplement psychologique. Tellement facile de juste prescrire des anxiolytiques voire des séances de thérapies, qui, même si elles font du bien, ne vont pas pour autant régler la problème en profondeur. Combien de temps faut-il avant de penser à la thyroïde ? 

L’anxiété est un symptôme très complexe et très perturbant pour le malade, qui augmente la nuit, le plongeant dans une terrible détresse. À ce symptôme vont se raccrocher d’autres et pas des moindres comme douleurs derrière la nuque, vertiges, oppression thoracique, sensation de malaise, voire problèmes digestifs. La liste est longue. Des études récentes de la Société Européenne d'Endocrinologie ont montré qu’une inflammation des glandes thyroïdiennes pourrait être la cause première des troubles anxieux. Une avancée considérable. Peu importante que vous soyez dans les normes labo ou pas, thyroïde inflammatoire et anxiété vont de paire. Il suffirait donc de jouer sur l’inflammation et sur le dysfonctionnement thyroïdien pour éviter tous les cachets qu’ingurgitent pour leurs angoisses bon nombre de malades. Il n’est donc qu’un pas pour percuter que les maladies auto-immunes, Basedow ou Hashimoto, sont des inflammations de la thyroïde. Un pas pour comprendre que ces pathologies vont de ce fait des possibilités de crises d’anxiété plus fréquentes. 

Alors non, une fois encore, une personne anxieuse n’est ni folle ni déséquilibrée. Elle peut avoir un problème endocrinien, et ce problème réglé, elle ira beaucoup mieux.

Faut-il rappeler que ces crises d’angoisses sont extrêmement anxiogènes, apportant palpitations pouvant laisser penser au malade qu’il est en danger de mort ( ce que l’entourage ne comprend pas) ou précipite le malade vers les urgences, où seul une piqûre décontractante sera donnée. La personne se sentira alors coupable d’être partie «  pour rien » alors que les hôpitaux sont bondés, et ses angoisses reviendront les jours suivants. 

Il est bon également de souligner que des fluctuations sont possibles en début de maladie auto immune où il est possible qu’à chaque crise,  l'inflammation détruit des vésicules dans lesquelles sont stockées les hormones. On se retrouve alors avec l’impression de passer en hyperthyroïdie, ce qui n’est pas le cas, mais qui est tout aussi désagréable. 

Ce n’est pas une raison pour stopper le traitement de substitution si le dysfonctionnement a nécessité un médicament. Une thyroïde qui fonctionne mal va générer de nombreux troubles que nous avons vu dans les précédents articles, et ces troubles ne vont pas se stopper en une semaine. Les médicaments pour la thyroïde ne sont pas des antibiotiques ! Il faudra un mois minimum pour que le corps l’assimile et même si on peut ressentir un léger mieux au bout de quelques jours, on ne pourra avoir un vrai retour qu’au bout de six semaines.

Quand des personnes malades nous disent qu’elles vont faire des prises de sang chaque semaine pour doser leur tsh, c’est une totale ineptie, en plus très anxiogène.

On comprend donc que l’équilibre thyroïdien n’est pas à prendre à la légère et que l’on ne doit pas jouer à l’apprenti sorcier en changeant sans cesse tout seul son dosage, en le stoppant, ou pour les médecins en minimisant les soucis thyroïdiens.

Il faut noter qu’en hyperthyroïdie, l’anxiété et l’angoisse peuvent prendre des tournures difficiles à vivre pour l’entourage, avec symptômes délirants ou de persécution. Avant de conduire ce malade aux urgences psychiatriques, toujours penser à la thyroïde.

« Lorsque l'hypothyroïdie est d'intensité moyenne, la symptomatologie est dominée par un tableau dépressif associant un ralentissement du débit verbal, une diminution des performances intellectuelles, une fatigabilité, une diminution de l'appétit et une apathie. La « folie myxoedémateuse », dans sa forme la plus sévère, réalise un tableau d'état psychotique confuso-délirant et hallucinatoire (…) Les résultats ont montré que l'hypothyroïdie était associée dans 11,4% des cas à un trouble somatoforme et dans 5,7% des cas à un épisode dépressif majeur. Un trouble obsessionnel compulsif, un trouble panique, un trouble de l'adaptation et un trouble psychotique ont été retrouvés chez 2,8% des cas pour chacun. L'hypothyroïdie était aussi associée dans 42,85% des cas à un trouble anxieux généralisé. Chez la plupart des patients ayant une hypothyroïdie, souffrant de troubles dépressifs ou anxiogènes , le traitement psychotrope est inefficace tant que l'hypothyroïdie n'est pas corrigée par l'administration de thyroxine. Il est indiqué de pratiquer un bilan thyroïdien en cas de mauvaise réponse à un traitement psychotrope, pour éliminer une éventuelle hypothyroïdie subclinique » ( extrait d’une recherche très significative )


En résumé, il semble primordial de ne pas passer à côté d’un problème de thyroïde et surtout de bien accompagner le malade lors de ses troubles d’anxiété qui peuvent lui pourrir la vie et dont il est nullement responsable. 

N’hésitez pas à faire lire ce texte à vos proches qui ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre. Je le redis, un malade de la thyroïde ne joue jamais la comédie. Il ne fait pas semblant. Il va mal. C’est tout.


Courage les Papillons 🦋 


Continuez à soutenir notre combat en proposant l’ouverture Fiche thyroïde ! aux médiathèques, centres médicaux etc … plus nous serons, plus nous avons une chance un jour d’obtenir une vraie reconnaissance de cette pathologie. 

Aucune réponse à ce jour des dix livres envoyés aux grands ministères … 

Merci 🙏 


https://www.amazon.fr/Fichue-thyro%C3%AFde-Vivre-maladie-thyro%C3%AFdienne/dp/B0CPY77QY5

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Hashimoto et autres maladies thyroïdiennes

Lettre à ceux qui ne savent pas …

Quand on a l’impression de débloquer … Fichue thyroïde !