La thyroïde et le moral

 Trop souvent, personne ne pense à la thyroïde lorsque le moral est fluctuant. Les médecins ont trop vite tendance à mettre tout sur le compte de la dépression, fléau du siècle, quasi incontournable, que l’on soigne avec les fameux antidépresseurs. Ce que l’on oublie, c’est que l’on pose juste un pansement sur une plaie, rien de plus. Lorsqu’un malade se sent dépressif, il devrait pourtant impérativement avoir une recherche de tsh, associée à la t4, t3 et les anticorps thyroïdiens.

Bien sûr avec une météo peu clémente ou des soucis de travail, on peut sans problème être fatigué, sans envie, avec un dégoût de la vie. Cela arrive à tout le monde. Seulement, si cela perdure avec d’autres symptômes, il faut penser à une hypothyroïdie. Il faut savoir que 1/4 des personnes ayant une hypo ont des sautes d’humeur, des baisses de moral ou flirtent avec la mélancolie. L’hypothyroïdie correspond à un ralentissement du corps du à un manque d’hormones thyroïdiennes. En clair, la glande endocrinienne ne fait pas son travail correctement. 

Mais pas que, il faut bien le dire. La sérotonine est primordiale dans la régulation de l’humeur de par son effet calmant. La thyroïde a un lien avec la sérotonine qui n’est jamais recherchée. Et c’est dommage, car cela expliquerait pourquoi en hypothyroïdie on se retrouve plus sensible au stress, plus irritable, plus anxieux. De même, lié à l’humeur, on retrouve souvent des problèmes de concentration, de mémorisation.

Il est important également de casser les idées reçues. Non, les dysfonctionnements thyroïdiens ne sont pas liés à l’âge. On peut aussi bien être touché à vingt ans qu’à soixante. Il faut rappeler que les patients atteints de thyroïdite auto-immune sont 3,5 fois plus susceptibles de souffrir de dépression, 2,3 fois plus susceptibles de souffrir d'anxiété. Au global, les patients atteints thyroïdite auto-immune représenteraient plus de 40% de tous les cas de dépression et 30% de tous les cas d'anxiété.

C’est énorme !

Il est évident qu’un malade de la thyroïde doit être bien diagnostiqué, car une prescription d’antidépresseurs peut conduire à une prise de poids qui sera confondue avec une hypothyroïdie. Rappelons que les « vraies » dépressions sont extrêmement rares, et relèvent de la psychiatrie, contrairement aux dépressions thyroïdiennes qui se soigneront simplement avec un bon équilibre de l’hormone thyroïdienne.

Il faut prendre vraiment au sérieux cette petite glande, car il est répertorié  des cas très graves qui ont conduit à la démence. 

Il faut également noter le changement d’humeur en hyperthyroïdie. Les malades avec un excès d’hormones thyroïdiennes vont être facilement irritables, nerveux, agacés pour un rien. Ils auront des sautes d’humeur, des crises d’angoisses, des réactions spontanées, des pleurs, des cris, qui peuvent aller jusqu’à délires et hallucinations. 

Une fois encore, il est important d’être bienveillant envers notre thyroïde. Cette dernière peut se dérégler rapidement. En ce moment, avec le changement d’horaires, on note de nombreux malades avec un moral en berne. Une fois encore, contrairement à l’idée reçue, il ne suffit pas d’avaler un comprimé d’hormones de synthèse pour avoir la forme. Ce serait merveilleux. Mais ce n’est pas le cas. L’équilibre de cette thyroïde est fragile. Un rien ne va la dérégler, en particulier dans le cas d’une maladie auto-immune.

Il faut donc être vigilant, prendre soin de soi, écouter son corps, car une chose est certaine, les autres ne vont pas le faire à notre place. 

Et continuez à diffuser ce recueil, amis Papillon, pas toujours bien reçu sur les groupes, malheureusement qui refusent souvent ce combat pour la reconnaissance des dysfonctionnements thyroïdiens.

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Ensemble, les Papillons, pour que le moral revienne vite au beau fixe !