Alimentation et thyroïde

 



Après les fêtes, on en parle partout, des régimes post fête, de l’alimentation, du bio.

L’importance de cette petite glande n’est pas un scoop pour tous ceux qui souffrent d’un problème de thyroïde. Pour les autres, je rappellerai juste que la thyroïde est le centre des émotions, le moteur qui régule l’organisme. Une thyroïde qui débloque va inéluctablement faire tout cafouiller, et pas qu’un peu. Je regrette que l’on n’apprenne pas dès l’enfance à prendre soin de ce petit papillon, alors que l’on apprend à faire attention à sa peau, à ses dents. J’avoue que je n’ai découvert les effets néfastes d’un dysfonctionnement qu’une fois malade.

Peu de personnes avec un dysfonctionnement thyroïdien s’en sortent sans cette fatigue tellement caractéristique. Beaucoup de charlatans s’en servent depuis la pandémie, et une montée des naturopathes, des sophrologues, des psychologues dits coachs maladie, ont pullulé. Je ne tire pas sur ces individus, mais sur certains de leurs conseils, parfois dangereux, comme ceux qui incitent les malades à stopper les traitements d’hormones de substitution, notamment en cas d’ablation thyroïdienne ou de maladie d’Hashimoto. Ces deux dysfonctionnements ont besoin d’une hormone de synthèse à vie. Il est certes, malheureux, que certaines molécules contenues dans l’hormone de synthèse ne soient pas bien tolérées, mais il faut se renseigner, s’adresser à d’autres médecins, changer de médicaments. Mais surtout, ne pas stopper son traitement. 

L’alimentation ne va pas guérir une maladie auto-immune, elle ne va pas permettre l’arrêt des traitements. Quand on lit certains témoignages affirmant avoir vu leurs anticorps tpo disparaître, et pas une poignée, non, des milliers d’anticorps. Si c’était tellement évident, tout le monde le ferait et connaissant les laboratoires pharmaceutiques, ils auraient déjà trouvé un traitement juteux dans ce domaine.

Pourquoi alors faire autant de publicité sur le « sans gluten » ? Simplement parce que l’intolérance au gluten est une maladie auto immune, tout comme la maladie d’Hashimoto, et que le lien fut donc fait. Et si on supprimait le gluten, peut-être ainsi supprimerait-on les maladies auto-immunes ? Là encore, ce serait si simple et tellement fabuleux. 

Il faut donc rendre à Cesar ce qui lui appartient.

Non, la suppression du gluten ne guérit pas de la thyroïde et donc ce n’est pas parce que l’on fait un régime sans gluten que l’on doit stopper son traitement. Le gluten peut irriter pour certaines personnes l’intestin qui est perméable. Limiter le gluten va réduire cette perméabilité. Supprimer radicalement le gluten n’est donc indispensable qu’en cas de maladie coeliaque. 

Régulièrement des adhérents contactent l’association déprimés, car « ça  ne marche pas », « c’est trop dur » etc. Diminuer le gluten ne peut pas faire de mal, au contraire. Cela ne peut qu’améliorer les problèmes intestinaux comme les ballonnements, les gaz.

Pour le reste … Quand je lis des témoignages sur des sites de naturopathes où une personne lambda a vu sa thyroïde totalement repousser avec un régime de quinze jours sans gluten. On est dans le même registre que les voyantes ou les cartomanciennes ! 

Restons réalistes !

La même chose pour les régimes miracles pour perdre du poids. Quand on a un certain âge, que l’on a vécu plusieurs grossesses, on sait bien qu’il ne suffit pas de faire trois semaines de régime untel ou untel pour retrouver sa silhouette. C’est bien plus complexe. 

Perdre du poids avec un dysfonctionnement thyroïdien nécessite de très gros efforts et surtout la suppression des ennemis jurés du poids : sucre et graisse. 

Par contre, ce que l’on sait et qui est scientifiquement prouvé, c’est que certains aliments réduisent l’activité de la thyroïde. Nul besoin d’être sortis de Sciences Po pour comprendre qu’en cas d’hypothyroïdie ( soit classique, soit lors d’une maladie auto-immune, soit après avoir retiré la thyroïde), il faut impérativement éviter de ralentir encore plus cette glande.

On va donc éviter de se goinfrer de choux de Bruxelles, de chou-fleur, chou frisé, brocolis, navets, radis, raifort, les graines de moutarde, le millet, la patate douce, le manioc, les algues et le soja. 

De la même façon, le rapport à l’iode est fortement controversé. Trop, pas assez. Là encore, c’est extrêmement compliqué et dépend du métabolisme de chacun. 

Que manger allez-vous me dire ?

Toutes les sortes de salades, les épinards, les poireaux. Sans modération !

Les lentilles ou les haricots secs qui vont apporter à l’organisme sans faire grossir.

Les fruits dont la banane très utile au fonctionnement de la thyroïde. ( sans pour autant avaler deux kilos par jour)

Le thon, la sardine, indispensable pour les Omega 3 et trop souvent considérés comme la nourriture du pauvre. Et pourtant ! Quand on sait qu’une hypothyroïdie va jouer sur le cholestérol, et que ces poissons gras aident à lutter contre le mauvais, pourquoi ces idées préconçues ? En plus, c’est très peu calorique ! Saviez-vous, jeune génération, que les anciens mangeaient une boîte de sardines trois fois par semaine, et que c’était également dans les cantines il y a un demi-siècle ? Le snobisme les a supprimées. Quelle ineptie ! 

Évitez bien évidemment les huiles pour vous tourner vers les huiles végétales. 

Limitez au maximum le lactose en préférant les yaourts de brebis.

Préférez viandes maigres comme la dinde et le poulet.

Avec une alimentation équilibrée, où vous aurez massivement banni le sucre, le fromage, la charcuterie, la viande rouge, vous pourrez perdre sur le long terme plusieurs kilos qui ne reviendront pas. J’oubliais ! À condition de supprimer l’alcool, le soda, les jus de fruits.

À ce sujet, choisissez de préférence des oranges au petit déjeuner que vous allez presser plutôt qu’une bouteille de soit disant jus d’orange en bouteille.


Vous l’avez compris, la frustration est incompatible avec un dysfonctionnement thyroïdien, provoquant du stress et donc nuisible. Faire attention à avoir une bonne alimentation ne veut pas dire pour autant s’affamer. Il faut savoir se faire plaisir quitte à manger un bon gratin de choux fleurs de temps à autre, mais pas tous les jours. De même supprimer les yaourts au soja simplement parce qu’ils sont à base de lait de soja est inutile. Il suffit d’en prendre un , le soir, éloigné du traitement de Levothyrox. 

Dans tous les cas, l’alimentation seule ne suffira pas. Il ne faut pas oublier de bouger, de marcher quotidiennement, et surtout de garder le moral ! 

Cela reste la clé 

Bon courage les papillons 


Continuez à soutenir notre combat. Suite au sondage, les livres seront envoyés après les vacances de février le temps que le nouveau ministère prenne ses marques. 


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